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Ce fut l’odeur des toasts beurrés de Mrs Weasley embaumant l’ensemble du Terrier qui achevèrent de réveiller Ginny. Elle était chez elle, de retour parmi les siens. Et c’était exactement ce dont elle avait besoin.

 

Ses yeux se perdirent un moment sur le parquet de bois brisé qui constituait son plafond, appréciant son craquement comme si le Terrier s’éveillait et se mouvait avec elle. Elle avait toujours été persuadée que sa maison avait une âme et qu’elle vivait aux rythmes de leurs éclats de rire, de leurs larmes, de leurs éclats de voix.

 

Elle se redressa doucement et passa dans la salle de bain. Le visage que lui renvoya son miroir n’avait rien de la jeune fille qui avait quitté ces lieux quelques mois plus tôt. Elle ne se reconnaissait plus vraiment, ne voyait plus en elle tout ce qu’elle avait pu apercevoir autrefois. Le regrettait-elle ? Elle devenait plus forte, plus puissante et quittait peu à peu la fille naïve dont avait eu raison autrefois Voldemort.

 

L’eau fraîche finit par chasser les dernières brumes de son sommeil, la rendant plus alerte. Elle ramena ses cheveux en une couette haute, dégageant pleinement son visage. Elle descendit lentement les étages qui la menèrent vers la cuisine. Sa mère fredonnait gaiement alors que les poêles s’affolaient autour d’elle. Ses frères ne seraient pas là avant ce soir pour le dîner de Noël mais Molly Weasley ne voulait rien laisser au hasard. Elle voulait que tout soit parfait. Elle papillonnait de salle en salle, s’assurant de la mise en place de la décoration, de la propreté des lieux.

 

Ginny se fit heurter par un balai, qui sembla se figer un instant comme se repentant d’excuses avant de poursuivre sa folle course. Sa mère donnait tout son sens à l’expression mener à la baguette. La jeune femme aperçut au loin le sapin encore nu. Il était de tradition que la famille Weasley le décore ensemble. Quoiqu’il advienne. Nul ne pouvait s’y dérober. C’est une institution que son frère aîné Bill avait lui-même transmise à son premier né, Daniel, aujourd’hui âgé de quatre ans.

 

_Bonjour mon enfant, bien dormi ? S’enquit la matriarche, extirpant sa jeune fille de sa contemplation,

 

_Salut Maman, oui merci, te restent-ils encore de ces délicieux toasts que je sens ? Répondit-elle en déposant un baiser sur sa joue.

 

_Installes-toi, lui intima-t-elle.

 

A peine s’était-elle assise qu’un plat fumant apparaissait devant elle. Elle en salivait déjà. Sa mère prit alors place devant elle, déposant une tasse de café noir près de sa fille qui la remercia d’un sourire.

Le silence se fit d’abord, interrompu uniquement par le bruit des instruments qui s’agitait autour d’elles. C’était de rares moments de solitude qu’elles pouvaient partager sans la présence de sa fratrie. Elle les appréciait grandement. Molly s’enquit de Poudlard, de ses amis, la taquina sur la potentielle existence d’un petit ami ce qui amusa la jeune fille. Ginny lui répondit avec entrain, lui racontant quelques anecdotes de son trimestre.

 

_Et la plume de Pansy s’est transformée en un immense serpent à sonnette. Harry m’a juré n’y être pour rien mais je n’en crois pas un mot. Neville, non plus.

 

Sa mère eut un sourire entendu, vivant l’instant avec sa fille. Lorsqu’elle se tut de nouveau, elle se fit la réflexion qu’il était temps, qu’elle se devait de l’aborder. Arthur lui avait demandé d’être patiente, de la laisser venir vers elle mais c’était mal la connaître. Elle avait besoin de lui assurer qu’elle était là quoiqu’il advienne.

 

Elle attendit que Ginny repose sa tasse sur la table, réchauffant ses mains autour de cette dernière, avant d’instinctivement en faire de même.

 

_Ginny…Dumbledore nous a révélé la Prophétie. Il pensait, à juste titre, que nous devions être mis au courant de ce qu’il se passait, de ce qui t’attendait.

 

_Oh, fut la seule chose que la jeune fille put émettre tant elle était surprise.

 

Ce n’était pas quelque chose d’inédit. Evidemment que Dumbledore allait leur en parler. Il était l’un de leurs plus vieux amis. Ils s’étaient toujours connus. Elle avait juste espéré que ce ne soit pas si rapide. C’était stupide. Elle savait mieux que quiconque que le temps leur était compté. Elle acquiesça doucement comme pour confirmer…Confirmer quoi ? Elle l’ignorait elle-même. Comment le sorcier avait abordé les choses ? Etait-il resté vague ? Avait-il délivré le message tel qu’il le leur avait énoncé ?

 

Les yeux de sa mère brillaient d’une lueur qu’elle ne connaissait que trop bien, ce mélange d’inquiétude et de fierté dont elle avait toujours couvé Harry. Cette lueur maternelle, chaleureuse qui donnait toute sa place à l’Elu dans cette famille, dans leur cœur.

 

Sa gorge s’obstrua à cette pensée et elle ne put retenir un sanglot. C’était une chose que de devoir être forte en présence d’Harry, de Dumbledore, de Maeyenne et de la Providence mais face à sa mère, elle redevenait une enfant, une enfant terrifiée par ce qui allait arriver, par l’inconnu, par ce qu’elle ne savait pas encore, par ce qu’elle n’avait pas encore fait. Molly Weasley fit alors le tour de la table, s’installa près d’elle et la serra fortement dans ses bras. Elles ne partagèrent aucun mot alors que la jeune fille fondait en larme, extériorisait ce qu’elle avait tu pendant si longtemps. Sa mère ne bougea pas une seule fois, lui murmura à l’oreille qu’elle resterait près d’elle à tout instant, qu’elle ne serait jamais seule, qu’elle pouvait compter sur eux. De cela, elle n’en avait jamais douté.

 

-A-

 

Il lui semblait une éternité depuis la dernière fois qu’elle avait vu Hermione et sa magnifique petite nièce. Elle enlaça fortement sa belle-sœur, heureuse de la revoir. Elles avaient toujours eu un lien particulier, ce que Ron adorait chambrer. Il arguait constamment que son épouse avait choisi le mauvais Weasley. Ce à quoi elle répondait en lui assénant une tape à l’arrière de son crâne. Hermione était cette sœur qu’elle n’avait pas eue. Elle remerciait Merlin de l’avoir mise sur sa route et particulièrement sur celle de son benêt de frère qui ne s’en serait jamais sorti sans elle.

 

Elle prit tendrement une Séren bien éveillée dans ses bras, lui caressant la joue, lui chatouillant légèrement le cou, ce qui lui arracha un sourire. Sa nièce était la plus belle créature qu’elle avait eu la chance de rencontrer. Son avis était biaisé, selon Hermione, mais elle y croyait fortement.

 

_Ma princesse, tu m’as tant manqué.

 

_Tu ne dirais pas ça si elle t’empêchait de rejoindre Morphée à chaque maudite occasion. Je suis à deux doigts de demander un test de paternité pour vérifier que Fred ou Georges n’est pas son vrai géniteur…Aïeeuh ! Hermione, ça fait mal ! Gronda-t-il alors que sa femme lui fusillait du regard.

 

_Cela t’apprendra à débiter autant d’ânerie à la minute, maugréa-t-elle en se dirigeant vers Molly pour la saluer.

 

_Il n’y peut rien, c’est de naissance, répliqua Charlie en se faufilant près d’eux.

 

Il déposa un baiser sur les joues de Ginny et Séren avant de piquer dans les plats fumants de sa mère qui lui intima de reposer immédiatement la douceur qu’il avait entre les mains sous peine de perdre l’usage permanent de ses membres. Il grimaça à cette pensée.

 

_N’es-tu pas censé être courageux, Dresseur de Dragons ? Intervint Fred qui s’avachit sur le fauteuil le plus proche alors que Georges prenait place sur le divan, balançant ses pieds sur les jambes de Bill, qui les chassa d’un coup de poing bien senti.

 

_Toujours aussi aimable, William, maugréa-t-il à son tour, massant sa jambe endolorie.

 

_L’amour vache, c’est sa spécialité, Georges, tu le sais. Où est passée ta tendre et si douce épouse ?

 

_En France. Nous avons dû composer cette année. Ses parents estimaient que leur petit fils devenait trop British.

 

_Ton couple battrait-il de l’aile ? Reprit Fred en joignant ses mains à hauteur de menton, à l’image d’un véritable psychologue.

 

_Qu’est-ce que tu viens de dire ? Eructa Molly, en arrivant par là.

 

Elle jeta un regard alarmé à Bill, qui fusilla son frère hilare qui eut l’intelligence de quitter promptement les lieux. Georges, peu confiant et peu désireux de subir de nouveau les affres de son aîné, prit place sur le fauteuil que Fred occupait un instant auparavant. Alors que Bill tentait de rassurer Molly en lui assurant que Fleur et lui étaient toujours aussi amoureux, Ginny leva les yeux au ciel avant de se tourner vers Hermione.

 

_Pitié que cet enfant tienne plus des Granger que des Weasley.

 

_Oh non, de grâce ! Elle finirait par être guindée. Mère, est-ce convenable…? Père, que nenni ! Mais vas-tu arrêter de me taper ?! Je vais finir par porter plainte Mione, s’exclama-t-il, en se décalant rapidement alors qu’elle menaçait de lui en asséner un de plus.

 

_Je te promets que tu risques de passer ton dernier Noël si tu continues à te conduire ainsi.

 

_On en serait donc déjà à l’action de grâce, interjeta alors la voix d’Harry, très amusée.

 

L’attention des divers convives se tourna alors vers lui. Il reçut tour à tour les embrassades de Molly et Hermione, les tapes sur le dos des divers frères Weasley avant l’accolade habituelle de son meilleur ami. Il s’avança vers Ginny qui tenait Séren dans ses bras. Ses prunelles rencontrèrent brièvement celles de la jeune fille, il lui sourit avant de porter son attention sur l’enfant.

 

_Puis-je ? Lui demanda-t-il

 

_Bien sûr, elle aura de toute façon besoin d’une véritable figure paternelle, cet enfant.

 

_De quoi est-ce que tu parles ? Je suis la figure paternelle par excellence, s’indigna son frère, les mains pleines des douceurs de Molly.

 

Celle-ci vint à sa suite pour le morigéner mais fut retint par Arthur qui arrivait à présent avec certains membres de l’Ordre. Sirius se dirigea directement vers son filleul, manquant d’étouffer Séren.

 

_Bon sang, Sirius, pourrais-tu faire attention à ma fille ? S’exclama Hermione en se rapprochant d’Harry.

 

_Hermione, que ta douce voix m’avait manqué. Je n’ai pas vu mon filleul depuis si longtemps.

 

_Nous étions ensembles à la dernière réunion de l’Ordre la semaine dernière, Sirius, répondit ledit filleul, en levant les yeux au ciel face à tant de simagrées.

 

Ginny pouffa à ses côtés ce qui lui arracha un sourire.

 

_Qu’es-tu en train de sous-entendre ? C’est très long, figures toi. Et tu ne peux pas décemment considérer une réunion de l’Ordre comme un moment propice pour des retrouvailles.

 

_Je l’ai toujours dit, cet homme a raté sa vocation, répliqua Rémus, en passant un bras autour de son épouse.

 

_Une vraie âme de tragédienne, répliqua Tonks en se blottissant contre lui.

 

_Rappelles moi à quelle famille tu appartiens, Nymphadora, minauda ce dernier en tournoyant son index devant elle.

 

_Ne m’appelles pas Nymphadora, s’exclama cette dernière, ces cheveux virant brusquement au rouge alors qu’elle s’emportait.

 

_Et si nous passions à table, ma chère ? S’enquit Arthur en s’adressant à son épouse.

 

_J’arrive ainsi au bout moment, répondit Albus Dumbledore qui passait alors le seuil de l’entrée.

 

Cela suscita le rire de certains alors que Molly les invitait à prendre place pour déguster les délicieux mets qu’elle avait préparé.  

-A-

 

D’aussi loin qu’il pouvait s’en souvenir, il avait toujours adoré partager ces moments avec les Weasley. Il avait l’impression de faire partie de cette famille, qu’il en avait toujours fait partie. Et jamais personne ne lui en avait fait douter. Sa propre famille dysfonctionnelle composée de Rémus et Sirius avait fini par être adoptée par cette famille en tout point conventionnelle. Et il leur en serait éternellement reconnaissant pour cela.

 

Il était installé entre Hermione et Ron. Molly avait estimé plus prudent, pour son fils, de ne pas les mettre l’un près de l’autre. Son meilleur ami risquait d’en payer le prix fort ce soir. Ginny était placée face à lui. Il ignorait pourquoi le hasard semblait forcément les rassembler mais ce n’était pas forcément pour lui déplaire. Il pouvait ainsi observer la jeune fille, apprécier son rire que ses frères semblaient initier à chacune de leurs paroles. Elle était si insouciante en cet instant qu’il aurait aimé qu’elle conserve ce sentiment indéfiniment. Il savait que la réalité les rattraperait mais en ce moment, il était heureux qu’elle soit heureuse. C’était comme si la joie qui l’emplissait l’atteignait également. Elle croisait son regard, lui rendit un sourire avant de détourner les yeux, presque gênée qu’elle se soit faite découvrir. Il n’en avait cependant que faire…La jeune femme faisait son chemin à travers lui. Il ne savait comment l’arrêter.

 

_Etre professeur doit avoir ses avantages, Harry. Le succès auprès de la douce gente féminine, minauda Fred, en passant par dessus Ron, l’empêchant de prendre une nouvelle bouchée.

 

_Fred, j’essaie de manger là, ronchonna-t-il.

 

_Tu t’y prends très bien, maugréa Hermione, en le fusillant une nouvelle fois du regard.

 

Il se tut, penaud, tentant de repousser son satané frère.

 

_Disons que ce type de succès n’est pas vraiment ce que j’appellerais un avantage lié au poste, répondit Harry avant de prendre une nouvelle gorgée de son jus de citrouille.

 

_C’est une réponse pourrie mais ça veut dire qu’effectivement tu as du succès auprès de la gente féminine ? Rebondit Georges, en s’insérant entre Harry et Ron, provoquant l’ire de ce dernier.

 

_Vous vous êtes passés le mot ou quoi ? Rétorqua-t-il en poussant les jumeaux.

 

_Je sens que cette discussion va vite dégénérer, énonça Bill, en jetant un coup d’œil inquiet à Charlie qui pouffait à ses côtés.

 

_De un, nous n’avons pas pour hobby de baver sur tout ce qui bouge, contrairement au sexe opposé. De deux, Harry est bien trop intègre pour s’intéresser à cela, répliqua Hermione, agacée.

 

Elle glissa un regard vers la jeune Weasley qui était absorbée par le contenu de son plat, semblant donner peu de crédit à ce qu’il se disait mais Hermione n’était pas dupe. Elle était même très observatrice. Elle savait très bien que ces deux-là n’étaient pas indifférents l’un à l’autre et se faisait un point d’honneur à ne pas laisser ces beaux-frères ou son époux, tout ruiner.

 

_Qui parle d’intégrité ? Il s’agit d’une bande de filles, sublimes…Reprit Fred

 

_Ne finis surtout pas cette phrase, hissa Percy en le forçant à se rasseoir.

 

_Pour couper court à cette discussion, Messieurs, non.

 

_Molly, sans vouloir vous offusquer, qu’est-ce qui n’a pas marché avec les jumeaux ? S’enquit Sirius avant que Rémus ne lui assène un coup de coude bien senti.

_Ben quoi ? Je demandais juste, poursuivit-il innocemment.

 

_Que s’est-il passé à Londres aujourd’hui ? Demanda Arthur en s’adressant à Shackelbot.

 

Cette question eut le mérite de jeter un froid à l’assemblée, leur rappelant qu’ils n’étaient pas si hors du temps qu’ils auraient souhaité. Ginny reprit une gorgée de son jus de citrouille, sous le regard attentif du jeune Potter.

 

_Nous avons enregistré une nouvelle attaque à Hyde Park, en plein après-midi. Les Moldus penchent pour une attaque terroriste. Nous avons informé le premier Ministre de la nature « fantastique » de l’incident. Ses équipes se chargeront de couvrir l’événement, répondit le Ministre de la Magie en exercice.

 

_Des victimes ? S’enquit Remus.

 

_Quelques blessés. Nos Aurors sont parvenus à les arrêter à temps, poursuivit Kingsley.

 

Quelques regards glissèrent vers Harry et Ron qui poursuivirent leurs repas sans broncher. Hermione serra doucement le poing, face à cette nouvelle. Son époux n’était pas en mesure de lui indiquer le contenu de ses missions. Il n’en avait pas le droit. Son serment l’en empêchait pour sa propre sécurité. C’est pourquoi elle craignait tant pour lui. Harry déposa une main réconfortante sur la sienne. Elle leva les yeux vers lui et vit toute l’assurance qu’elle souhaitait. Il ne l’abandonnerait pas. Son meilleur ami le sauverait au péril de sa vie, elle en avait conscience. Fermant les yeux un court instant, elle lui fit ainsi savoir qu’elle lui en était reconnaissante.

Ginny assista à l’échange discret, sentant un poids lourd reposer dans sa poitrine. Il ne pouvait pas être partout, protéger tout le monde. Qui le protègerait lui ? Son regard tomba sur un bout de l’arche de la rune qui ornait son poignet, dépassant de sa manche et l’impact de ce qu’elle signifiait la frappait de plein fouet. C’était elle. C’était son rôle. 

 

_Il ne s’en cache plus vraiment. Voldemort continue à tenter le diable, si je puis dire, poursuivit le patriarche des Weasley.

 

Les discussions se poursuivaient mais elle n’y prêtait plus vraiment attention. Elle recevait à cet instant une épiphanie et tentait de l’absorber pleinement. Elle ne comprenait vraiment l’étendue de tout cela que maintenant. 

 

_Tom cherche à susciter une réaction instinctive, ce qu’il n’aura pas. Il veut nous montrer qu’il peut nous atteindre à tout moment. Nous ne le suivrons pas dans son pas, intervint prudemment Dumbledore.

 

Comme connecté à ses plus sombres pensées, Harry leva les yeux vers elle, fronçant légèrement les sourcils à son intention. Il ressentait son trouble. Il lisait en elle, mieux qu’elle ne pouvait lire en elle, elle-même.

 

_Quel est le plan, dans ce cas ? Poursuivit Sirius, alerte.

 

Elle ne baissa pas son menton, cette fois-ci, fourrageant ses prunelles dans les siennes. Elle scellait ainsi une autre promesse, une qui ne la marquait que dans l’esprit, mue de sa propre volonté. Elle le protègerait de tout, de lui-même avant tout, de sa propension à penser sa vie moins importante que celles de ceux autour de cette table, de penser nécessaire de se sacrifier pour s’excuser d’avoir existé.

 

_Pour l’instant, profiter de ce délicieux repas concocté par notre chère Mrs Weasley. Nous verrons tout cela un autre soir, conclut Dumbledore, un sourire aux lèvres.

 

Tous poursuivirent alors le repas, une pensée ferme et maintenue sur les propos échangés et sur la gravité de ce que cela impliquait. Ginny finit par se dérober de l’attention du jeune homme alors que sa mère lui demandait de récupérer une nouvelle carafe de jus de citrouille. Et alors qu’elle s’éloignait, elle le sentait près d’elle, comme une présence sourde qui refusait de s’en aller.

 

-A-

Comme l’intimait la tradition, les Weasley se réunirent autour de l’arbre de Noël encore nu et dénichèrent les plus belles créations de leur enfance à accrocher sur chacune des branches. Les convives tout autour assistaient à cela, les yeux amusés, commentant ça et là, quelques trouvailles, notamment conçus par les jumeaux, ce qui consolida l’idée de Sirius qu’il y avait sûrement un loupé avec ces deux là.

 

Ron et Hermione guidèrent la main de Séren alors qu’elle apposait sa première boule de Noël. Sa mère y avait dessiné une kyrielle d’étoiles en référence à son prénom. La petite fille eut un large sourire face aux illuminations, provoquant l’émerveillement d’Hermione. Ron déposa un baiser sur le sommet de sa petite tête avant de s’emparer des lèvres de son épouse.

 

Ginny détourna les yeux face à ce moment d’une si grande intimité alors que ses frères chahutaient déjà son aîné. Elle farfouilla dans les boîtes et trouva une petite fée en papier qu’elle avait trouvé dans une boutique du Chemin de Traverse juste avant d’entrer en première année. Pour elle, c’était le signe qu’une merveilleuse année se profilait à l’horizon, pleine de magie, de nouvelles aventures. Elle n’avait juste pas imaginé que ce serait ce type d’aventure qu’elle aurait eu à vivre. Il n’empêche qu’elle adorait cet objet. Elle n’était certes pas la même mais la fée symbolisait toujours cette magie inaltérable qui l’avait toujours transporté.

 

Elle chercha un endroit où l’apposait avant qu’elle soit visible et lui trouva une branche à mi hauteur. Elle ne tint cependant pas et tomba doucement. Elle n’eut besoin de la rattraper qu’une main plus rapide la lui tendait déjà. Elle n’avait pas réalisé qu’Harry se trouvait juste derrière elle, suivant l’instant. Elle le remercia d’un sourire avant de la récupérer doucement. Elle la remit à sa place initiale. Harry pointa le bout de sa baguette vers l’objet qui se scella à l’arbre.

 

_Elle tiendra mieux ainsi, déclara-t-il pour se justifier.

 

_Merci Harry, répondit-elle doucement.

 

Il opina lentement, reculant de quelques pas avant de se rendre compte que la scène n’avait pas échappé à quelques personnes dont son meilleur ami qui le jaugea à présent, les sourcils froncés. Il aurait tôt fait de tout lui expliquer, de tout lui dire. Il aurait dû mal à faire taire cette voix en lui qui lui intimait de ne jamais laisser cette jeune femme, partir.

 

Le carillon de l’entrée se mit à chantonner dans le Terrier, se répercutant dans chaque étage, telle une cathédrale. Des petits pères Noël surgirent de toute part en entonnant un « Joyeux Noël à tous ». Cela déclenchant des éclats de surprise suivirent par des vœux, des accolades. Sirius étouffa Harry de son étreinte, ce dont ce dernier ne put lui tenir rigueur. Remus lui ébouriffa les cheveux tandis que Tonks se mettait sur la pointe des pieds pour lui déposer un baiser sur le front.

 

Alors qu’ils s’en allaient saluer les autres, ses deux meilleurs amis l’encerclèrent de leurs bras, faisant attention à ce que Séren n’étouffe pas de leurs accolades.

 

_Tu me dois de sérieuses explications, Potter, chuchota le jeune Weasley à son oreille.

 

Il s’extirpa de lui, acquiesça doucement.

 

_Demain, promis.

 

_Joyeux Noël faux frère, s’exclama-t-il avant de rejoindre sa mère.

 

_Il risque de te dépecer, demain matin, lorsqu’il se sera remis de son orgie de nourriture, répliqua Hermione.

 

_J’en ai bien conscience. Joyeux Noël, Mione.

 

_Joyeux Noël, Harry.

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